Jean-Pierre Klein*
Trois formes :
La terre, bardée de racines
Une suspension, mouvante et lacunaire
Leur ombre, muet fantôme
Et puis : Les espaces peuplés de leurs relations
Et notre regard les parcourant, établissant des filiations, des engendrements, des rencontres, des réseaux de fils virtuels
Notre corps n’est-il que dans ces interstices ?
Aucun élément n’existe sans les autres,
Nouages sous notre responsabilité
Trinité baladeuse que nous sommes qui rythme notre destinée valseuse, nos secrètes existences
Inachèvement qui nous constitue dans leurs mouvements incessants.
La minute d’après notre naissance, toujours à refaire
La minute d’avant notre mort toujours repoussée appogiature jamais aboutie.
Notre souffle fait osciller les filaments de nos restes à venir
Nous sommes des végétaux précaires.
*Jean Pierre Klein est psychiatre pour enfants et adolescents.
Essayiste. Auteur dramatique. Romancier. Poète. Directeur des éditions « Art et thérapie » (depuis 1981).
Directeur de l’Institut national d’expression, de création, d’art et de thérapie (en 2000).